La reprise 2009 du spectacle qui en 1983 donna le grand succès à la chorégraphe belge remet à l’épreuve de la durée le mouvement sériel dans un crescendo de tension et enchante à nouveau le public.
Rosas danst Rosas se compose de cinq parties. Dans la première, silencieuse, les corps des quatre danseuses respirent au ras du sol. La chorégraphie commence à confronter la sérialité des mouvements aux différents schémas quantitatifs de globalité ou de séparation des quatre présences. Les pauses qui alternent les répétitions des mouvements violentent les spectateurs, l’obligent à vivre la durée, à y trouver un rythme.
Les parties suivantes, grâce à la présence de la musique, sont plus accessibles et arrivent à impliquer le public dans un crescendo de tension, dû à une augmentation de la vitesse et à une complexification des structures sérielles.
Les parties suivantes, grâce à la présence de la musique, sont plus accessibles et arrivent à impliquer le public dans un crescendo de tension, dû à une augmentation de la vitesse et à une complexification des structures sérielles.
La dynamique mise en place par Anne Teresa de Keersmaeker oppose sans arrêt la ressemblance et la différence, l’unisson et l’individualité, l’interactivité et l’isolement, l’hypnose de la répétition incessante et la perception des inégalités. Une empathie grandissante unit le public et les danseuses qui ne cachent pas leur fatigue et qui rentrent de plus en plus dans un jeu de séduction avec les spectateurs.
Si les débuts sont difficiles, donc, la mise en scène s’ouvre de plus en plus à la jouissance du rythme et de l’obsession de la sérialité et de ses variations.
La folie de la durée infinie.
http://www.theatredelaville-paris.com/hs_textes.php?video=415&page=23
Gloria Morano
© Etat-critique.com – 27/10/2009