La ville californienne inspire Maxime Leforestier pour nous parler immobilier. On pense aux hippys et à l’amour libre. C’est tout autre chose qui se cache derrière de nom de San Francisco pour ce groupe Lyonnais sous tension.
Car la ligne est tendue pour Zëro, groupe alternatif de Lyon connu pour sa tradition post punk. Ils ont travaillé avec des membres de Sonic Youth ou Virginie Despentes et apprécient les riffs puissants qui envahissent l’espace et font naître des sensations bizarres. En matière de rock, il est de bon ton de connaître ce groupe vraiment « underground ».
Bien entendu ils jouent très fort. Eric et ses amis aiment bâtir des murs de son. Mais ils ne font pas ça n’importe comment. Ils bâtissent pour créer une ambiance. Bien entendu le trio est capable de déconcerter avec des dissonances mais il a l’art constant de déconcerter en faisant preuve de choses plus légères pas loin de la pop classique… donc élégante.
Ce cinquième opus est finalement plus varié qu’on le croit. Après dix années d’existence, Zëro s’est forgé un solide caractère et peut donc se permettre de nouvelles orientations. Sans se perdre. Sans se renier. Cet album est synthétique mais il a du coeur. Il y a des bidouillages mais aussi de vrais et impressionnants riffs et une base rythmique traditionnelle
Comme d’habitude chez eux, on sent ce travail en équipe. Ce n’est pas de la frime. Le trio est excité et joue réellement sur ses bases post punk, un peu noise pour tenter des chansons inhabituelles qui ne passeront pas sur toutes les radios, c’est sûr. Avec eux, on sait que l’on va avoir droit à de l’inédit. Tant mieux.
Ce n’est donc pas le joyeux trip californien qui est proposé ici mais un nouvel essai tendu et spectaculaire malgré des moyens assez dépouillés. C’est simple et beau. C’est bruyant et harmonieux. C’est plein de vie et ca mériterait plutôt un dix!
Ici d’ailleurs – 2016