Roi du nanar typiquement yankee, Adam Sandler a signé un contrat avec Netflix pour commercialiser ses comédies graveleuses. Pourtant il y a bel et bien quelque chose de touchant dans ce regard amoureux sur Hollywood.
Adam Sandler est un champion du box office américain. Chez nous, il a droit qu’à des sorties techniques. Et des critiques virulentes sauf quand il fricote avec des auteurs à la mode comme Judd Apatow ou Paul Thomas Anderson. Il connait tout Hollywood.
Il s’en sert pour les besoins de Sandy Wexler, hommage à l’un de ses impresarios. La voix agaçante, la démarche étrange et une façon grotesque de mentir, Sandy Wexler est un parfait looser à Hollywood. Sauf qu’il a une passion pour ses artistes. Il est d’une gentillesse qui va au delà de tous ses défauts!
C’est certainement le plus mauvais des agents dans les années 90 mais il a un coeur gros comme ça et personne n’arrive à bout de son optimisme. Il gère donc les carrières de quelques ringards mais surtout il découvre une perle rare dont le talent dépasse ses qualifications… et pourtant!
Le comédien n’est pas très bon. On excuse souvent Sandler pour cette paresse car d’un autre coté, il a un coté sale gosse qui le rend très sympathique. C’est un glandeur génial. Il brasse des millions de dollars avec des comédies souvent molles mais transfigurées par les plaisanteries jusquouboutistes.
Comme le héros qu’il interprète, il a de très vilains défauts que la critique ne pardonne pas. Il a cependant du coeur et fait jouer ses copains… il ne s’embarasse pas de faire le tri dans ses blagues. Il aime sa ville et son métier. Wexler est le reflet déformé et kitsch du comique.
Comme d’habitude, c’est un film bourré de défauts. Il dure longtemps. Des scènes sont complètement inutiles. Mais l’exaltation de l’amitié, sa mise en application directe sur le projet (le réalisateur est un ami, les acteurs aussi, Quincy Jones aussi) finissent par nous adoucir et même nous amuser. Le pitre a encore de la ressource pour échapper à la médiocrité.
Avec Adam Sandler, Jennifer Hudson, Kevin James et Terry Crews – Netflix