Marre de l’Angleterre! On vient de passer nos derniers jours autour du cercueil de la Reine et celui de la politique britannique qui n’en finit plus de se ridiculiser. Heureusement il y a encore le rugby et la musique pour nous offrir de grands frissons Outre Manche. En tout cas, il est tant d’aller voir ailleurs pour prendre l’air !
Pour cela un petit voyage folklorique au Japon ferait le plus grand bien. Sorti l’année dernière, Hanazono nous réconcilie avec la douceur de vivre. La musicienne Satomimagae vous prend dans ses harmonies délicates et vous berce pour vous consoler de tout.
C’est de la musique brumisateur. Ce n’est pas une vanne. Les mélodies se déposent avec douceur. Ça devient au fil des notes épidermiques et on se met rapidement à aimer l’ambiance matinale de cette musique sans compromis qui navigue entre le spleen d’un Nirvana et un sens de l’aventure à la Nick Drake.
Pour les cotillons et les paillettes, faudra repasser mais offrez vous un thé, devant un déluge de pluie, vous verrez cela fait son effet et ça nous change des marches militaires que l’on voit à la télé depuis des jours et des jours.
Si vraiment vous en avez marre d’un monde qui tourne en boucle autour de trois sujets et que vous voulez réellement vous échapper, mettez vous dans les oreilles le son primitif de Heilung, le succès de la rentrée et l’étonnante réussite de ce groupe pour le moins atypique.
Il s’agit par exemple du premier groupe à cornes ! Né chez un tatoueur spécialisé dans la tradition nordique, Heilung tente de ressusciter la musique viking dans une ambiance un peu moyen-âgeuse. Ça pourrait plaire autant aux fans de metal que ceux de new age.
C’est Era qui rencontre le 13e Guerrier! Le groupe de rock doit probablement venir d’une forêt elfique du Seigneur des Anneaux. C’est pour le moins planant et assez vertigineux. C’est donc de la musique viking contemporaine: les musiciens déguisés et maquillés reprennent des traditions d’une autre époque, enfouie sous des mystères, des poèmes et une radicalité très dépaysante. A ce niveau ce n’est plus de la musique mais un rituel. C’est parfois prenant. Parfois ridicule. Mais ça ne laisse jamais indifférent.
Autant fuir au soleil avec ce début d’automne et on appréciera tout particulièrement l’évolution d’Asa et son album V. Vivace! C’est un concentré de musiques vivantes et l’artiste continue de s’implanter comme une musicienne importante du Nigeria
Asa a une envie d’en découdre avec le monde et c’est réjouissant. On comprend son évolution au fil de ses albums. On est désormais loin des débuts folk et sa musique est beaucoup plus actuelle. Sans jamais se renier.
On croise donc dans ses disques, des stars comme Wizkid mais la chanteuse ne perd jamais pied. Court et précis, V est une belle aventure dans un afrobeat qui se laisse aller avec une fausse nonchalance à une pop commerciale qui ne choisit pas la facilité, un r&b chaloupé ou une soul du Monde d’aujourd’hui.
Il y a plus d’effets electro mais la voix d’Asa est toujours un fil conducteur agréable à suivre et entendre. Ces trois disques en tout cas nous emmènent là où personne ne regarde en ce moment et c’est de toute façon une grande et belle qualité.