Paul Weller est il à la pop anglaise, ce que Neil Young est au rock américain?
L’ex leader des Jam n’a jamais eu peur de changer de style, d’essayer de nouveaux effets, de troubler son auditoire avec des expériences sonores qui pourraient venir effectivement de l’imaginaire ouvert et débridé du Canadien Neil Young. Les deux hommes sont traverser par un courant électrique qui les libère de tous les stéréotypes.
Depuis son premier album solo au début des années 90, Paul Weller a trituré la pop typiquement anglaise. Il a souvent glisser vers des choses assez soul et ensoleillées ou des bidouillages urbains toujours au service de sa guitare protéiforme. Son douzième album continue d’explorer la culture britannique de manière aventureuse!
Car tout cela est typiquement anglais mais c’est aussi parfaitement Paul Weller. Qu’est ce que l’on trouve ici? Des collages. Des ambiances. Des styles différents. Tous liés par l’élégance désormais naturel du Modfather, toujours classe avec sa guitare capricieuse qui n’en fait jamais trop et sa voix vieillissante mais si classe.
Un riff pour donner le ton et on se promène sur un large éventail de la pop, imbibée de funk ou de punk, avec une jolie influence blues et soul, selon les humeurs du musicien, toujours heureux d’échapper à une étiquette, voulant finalement toutes les cumuler. La remise en question est permanente avec Paul Weller. C’est une grande qualité qui fait tout le charme de Saturn Pattern.
C’est un peu un extraterrestre! C’est un disque qui fait dans la simplicité mais on retrouve à chaque nouvelle écoute des petits touches qu’on ignorait. Weller renaît constamment de ses cendres pour extrapoler l’un des meilleurs morceaux de l’album (Phoenix) mais, en explorateur de la musique, il n’est pas étonnant de le voir se projeter jusqu’à la planète Saturne! Neil Young ne voyait pas si loin!
Warner Bros – 2015