De la disco sur la planète Mars… une touche d’humour qui dénote dans l’univers crispé et graphique de Ridley Scott. Sa nouvelle incursion dans l’Espace infini est nettement plus heureuse qu’Alien ou Prometheus.
Depuis quelques films, l’humeur du cinéaste Ridley Scott est plutôt sombre. Après Prometheus, plus ou moins convaincant, il enchaîne avec un polar raté, Cartel, et un péplum d’une tristesse hallucinante, Gods & Kings. Visiblement, le suicide de son frère, Tony Scott, faiseur lui aussi de blockbusters, l’a bien secoué.
La légèreté de Seul sur Mars est alors désarmante. On est très loin des questions métaphysiques de Interstellar de Christopher Nolan où l’on croisait déjà la belle Jessica Chastain. L’auteur de Gladiator ne se prend pas la tête avec la science fiction et oublierait presqu’il est un champion de l’emphase et de l’épopée épiques (dites le très vite plusieurs fois c’est très rigolo).
En 1964, sortait Robinson Crusoé sur Mars! En 2015, Scott reprend le concept avec un astronaute coincé sur la planète rouge. Suite à une tempête, le botaniste Mark Watney est considéré comme mort. L’équipage repart de toute urgence sur Terre et la Nasa annonce son décès à la planète entière.
Mais le scientifique se réveille au milieu de nulle part. Et va tout faire pour survivre. Il a de la nourriture et de l’oxygène que pour quelques jours. Il va tout faire pour prolonger son séjour sur place en attendant une possible mission de secours… dans quatre ans!
Il faut bien la tronche de ce têtu de Matt Damon pour imaginer un tel scénario et une telle envie d’en découdre dans un milieu si hostile. Mark Watney va se servir de toutes ses connaissances et de tout ce qui lui offre sa base de fortune pour réussir l’impossible.
Le sujet de série B devient alors un joyeux catalogue de mille et une idées pour survivre au pire. Scott célèbre, avec le concours de la Nasa, l’optimisme contre la peur, la science contre la résignation, le courage contre le défaitisme. Seul sur Mars est un film de science fiction qui n’impose pas de propos philosophique (c’est esquissé tout de même) mais salue l’attitude optimiste et pionnière de l’Homme. Dans la morne ambiance que reflète le cinéma, l’enthousiasme qui habite Seul sur Mars fait plaisir à voir.
Le savoir faire de Ridley Scott fait le reste. Les effets spéciaux servent le récit. La partie sur Terre n’est pas une multitude de concepts fumeux et incompréhensibles qui servent à faire durer le film. La vulgarisation fonctionne, à l’image des comédiens tous parfaits.
Sur Mars, Matt Damon ne baisse donc jamais les bras même dans les situations désespérées. Il a la fameuse « Positive Attitude ». Ca fait de mauvaises chansons mais cela donne un film divertissant, assumant sa désinvolture avec un humour discret et une mise en scène alerte. C’est une belle leçon de scoutisme dans l’Espace!
Avec Matt Damon, Jessica Chastain, Jeff Daniels et Kate Mara – 20th century fox – 21 Octobre 2015 – 2h20