Manu Payet est un chouette mec qui fait des vannes. C’est tout ce qu’on retient de sa première réalisation.
Manu Payet, on le sait, est un type marrant. Il a toujours une bonne vanne dans sa poche pour se faire apprécier. Il a un regard malicieux. Son look passe partout le rend accessible. On s’attache facilement à ce petit gars rieur et déconnant.
Avec son ex, Géraldine Nakache, il est l’un des rares à revendiquer une influence totale de la comédie américaine. Il ne cache pas cette admiration. Il tente d’en faire une force. Dans Tout ce qui brille et Nous York, les œuvres de son ex, mais aussi Radiostars, il cherche ce rythme inimitable et d’une efficacité redoutable que l’on trouve uniquement dans les comédies américaines.
Manque de bol, Manu Payet reste Français. Son cinéma est un ersatz à son image : sympa mais inoffensif. Son premier film est une tentative, jamais pathétique, d’offrir une comédie sentimentale made in France avec un peu plus de punch, de quotidien et d’air du temps.
Il a bien le talent pour décrire les faiblesses d’un trentenaire, un peu bobo, un peu glandu. Il nous décrit un adulescent avec pas mal de clairvoyance mais il se plante très largement dans son illustration qui pourrait faire passer Loulou la Brocante pour du Spielberg !
La grande et bonne idée c’est de prendre deux comédiennes affolantes, au sex appeal et atouts différents. Elles sont là pour faire tourner la tête de son héros, qui a quelques jours de son mariage, tombe sous le charme de son amour de collège…
Mais c’est filmé avec une mollesse impardonnable. Quelques effets donnent l’illusion de modernité un peu hype. Tout sonne faux. Des lumières jusqu’au décor ! Le quiproquo est un peu lourd. Les seconds rôles sont trop caricaturaux pour vraiment nous faire rire. Il veut jouer sur l’émotion et le rire mais ni l’un ni l’autre ne sont réellement stimulés. Ce n’est pas très compliqué : sa comédie est ratée !