Fraser A.Gorman a sûrement beaucoup écouté Bob Dylan. Mais qui ne le fait pas de nos jours? Cet Australien doit avoir sûrement des disques de Neil Young et quelques autres folkeux célestes. Gorman ne fait pas dans la nouveauté, et alors?
Le premier titre convoque Dylan et le second, Neil Young, avec une guitare couïnante et un violon voyageur. Le tout ne ressemble pas à un sage exercice de style. Ce jeune homme ne vit pas dans son époque. Le monde moderne doit l’emmerder sérieusement. Les nouvelles technologies, la vitesse, le village monde où les distances se réduisent… tout cela, cela semble l’ennuyer.
Son premier opus prend son temps. Une qualité oubliée chez les jeunes. Low ou Mid tempo. Le plaisir de jouer de la musique ensemble. Des paroles laconiques. Un ton désenchanté mais jamais désespéré. Il semble même un peu roublard le gaillard!
Il a comme Jack Johnson un petit coté agaçant, sûr de ses forces et son talent, mais il fait tout pour ne pas avoir l’air d’y toucher. « Je suis malin mais je vais le cacher au maximum ». Comme Beck on voit un dadais endormi mais son rock inspiré par d’autres est facilement envoûtant.
Sans négligence, son album est une belle succession de titres rétros mais pas trop. On y entend le son des anciens mais le petit gars a le sens de la ritournelle et de la confidence. On se sent bien avec lui…en très peu de chansons.
De Melbourne, on a bien l’impression de se promener dans l’Amérique des petits, la fameuse Americana. Fraser A.Gorman n’est pas un nostalgique: il réveille avec finesse les vieux démons de la folk. On a tendance à réduire cette musique à quelques notes molles: cet Australien fait une très forte impression et secoue idéalement nos vieilles habitudes!
Imports – 2015