L’été on ressort nos vieilles VHS: on a retrouvé une bien planquée. Celle d’un film plus subversif qu’il n’y parait: le gluant Society!
L’histoire: Le jeune Billy a tout pour être heureux. Il habite dans une grande maison à Beverly Hills. Il a une grosse jeep et une petite amie sublime. Au lycée tout va bien. Bref sa vie est parfaite mais il se pose des questios: à son psy, il avoue qu’il trouve sa famille, un peu étrange… ses doutes vont bientot laisser place à l’effroi!
Le réalisateur: Brian Yuzna est un producteur de séries B. Au milieu des années 80, il soutient les efforts de Stuart Gordon. Leur collaboration donnera naissance à des monuments du cinéma d’horreur: Re animator, Aux Portes de l’au delà ou Les Poupées. Cela lui donne le goût de réaliser son premier film, Society. Un chef d’oeuvre du genre qui mettra du temps à sortir au cinéma et s’imposer comme une oeuvre beaucoup plus complexe que prevu. Par la suite, il a produit beaucoup d’ambitieuses séries B. C’est un amoureux du genre et cela sa voit. Tant mieux pour nous.
L’anecdote: Le film sera un gros boulot pour l’incroyable Screaming Mad George, spécialiste du maquillage et des effets spéciaux. On lui doit à l’époque pas mal d’effets pour les besoins de la saga Freddy mais le script de Society lui permet de libérer totalement son imagination. Complice de Yuzna sur pas mal de projets, ce dernier lui fait confiance. Encore aujourd’hui, les orgies glauques de Society sont une référence dans l’horreur. Pour l’occasion, le technicien s’était inspiré de l’oeuvre de Salvadore Dali.
Le casting: Avec sa production de série B, Society n’aurait pas du laisser de grande trace dans l’histoire du cinéma. Les comédiens sont de seconde zone. On retiendra surtout le jeune héros, avec son physique so eighties et sa coupe mulet de toute beauté. Billy Warlock était à l’époque la star de la série Alerte à Malibu, autre vestige des années 80.
Pourquoi on aime: tout simplement parce que cette série B fait son boulot de série B. Divertir. Faire réfléchir. Refleter une réalité. Brian Yuzna, déjà pape de la petite production, balance une charge sévère sur la société américaine. Il trait d’abord de l’opposition agressive entre les riches et les pauvres puis il se confronte avec jubilation à des sujets plus durs comme l’inceste, les familles dysfonctionnelles ou la sexualité déviante. C’est un film qui tire à boulets rouges sur l’Amérique des apparences. Yuzna aura bien du mal à sortir: on comprend quand on le voit!