Un disque sans prétention donc forcément sympathique!
Nic Hessler se bat contre une maladie rare. Il a beau être jeune, le musicien a déjà bien vécu. Il a besoin d’ailleurs de douceur comme le souligne le titre de son disque, Soft Connections. Sa jeunesse ne veut pas correspondre à la révolte et la sauvagerie. Il préfère le travail d’orfèvre.
Il défend donc une idée précise du rock. Celui qui travaille les harmonies malgré une production simple. Quelques voix et des instruments en osmose, voilà sa recette désuète mais pas désagréable du tout. Nic Hessler est souvent comparé avec Big Star et quelques groupes anglais.
Comme eux, il cherche la légèreté et la fausse candeur pour se libérer du quotidien. Pour rendre la vie plus belle l’espace de quelques minutes. C’est sacrément vintage mais cet aspect inoffensif est presque rassurant, reposant et rappelle que la musique peut être autre chose qu’une expression contemporaine.
Ce qu’on apprécie ici, c’est le lyrisme des chansons. Nic Hessler a bien réfléchi son album, parfaitement dosé. On ne peut pas l’accuser de reprendre des vieilles formules. On ne peut pas crier au souci d’indépendance forcenée. Tout est moelleux dans ce disque. La maladie n’a pas eu raison de son enthousiasme.
Le chanteur est bien dans sa peau. La voix est cristalline et se faufile entre une guitare capricieuse et quelques rythmes synthétiques. C’est gentiment FM mais dans le bon sens du terme: c’est bien fichu. Un travail d’artisan, obsédé par le refrain magique et la mélodie élégante. Aucune révolution ici: juste un disque de rock, un peu l’ancienne mais totalement sincère. Soft et bon!
Captured Tracks – 2015