Nihilistes, débordés, défoncés… les petits gars de Fat White Family sont des déviants comme seuls les Britanniques savent nous offrir. Leur musique invente un punk étiré et un peu fascinant…
Parce que le punk, si on lui donne des plages de plus de trois minutes, cela devient de la musique psychédélique. Un truc bizarre qui veut nous cueillir dans nos habitudes et surprendre au maximum les auditeurs qui voulaient se bousculer. Du punk sous acides: voilà ce qu’il y a sous le patronyme de Fat White Family.
Lias et Nathan Saudi forment le socle de ce groupe résolument punk qui réunit une joyeuse bande de musiciens défoncés, qui veulent provoquer et transcender tout ce qui existait. Le rock n’est pas effréné: c’est plutôt un rythme hypnotisant, très seventies. Des Sex Pistols, ils ont plutôt conservé le mauvais goût et une agressivité politique. Certains titres ont de quoi provoquer quelques questionnements: Duce, Goodbye Goebbels …
Mais la musique n’a rien de fasciste ou de violente. Au contraire, nous sommes sur les eaux calmes et lancinantes d’un rock révolté mais sous l’emprise de la drogue. Les zozos du groupe ne s’en cachent pas: leurs concerts sont attendus comme ceux à leur époque, du Brian Jonestown Massacre. Les bonhommes sont imprévisibles.
Mais il y a une vraie différence entre le live et le studio. L’énergie punk est connu pour être alternative et pas du gérable. Le groupe a peu de chance de durer à la vue de toutes les folies que le groupe anglais propose.
Sur ce disque, leur punk n’a rien de sautillant. C’est une plongée sonore dans un monde de complaintes, un peu bruitistes, où des mélodies soutiennent des délires instrumentaux qui peuvent lasser ou fasciner car cela s’écoute comme un disque un peu sulfureux, assumant tous les excès, aidé par un Sean Lennon adepte des sons psychédéliques!
C’est original mais un peu lassant. Fat White Family veut démonter les stéréotypes du rock et du punk bien britannique. Ils réussissent juste à nous ennuyer. Leurs chansons pour leurs mamans ne sont pas si diaboliques que ça!
Pias – 2016