Bono a toujours une grande gueule et veut représenter les opprimés du monde entier. The Edge porte toujours des petits chapeaux fantaisies. Ardam Clayton continue de ressembler à une comptable se prenant pour une rock star. Comme Dorian Gray, le batteur Larry Mullen Jr ne vieillit plus. C’est tellement troublant que le groupe a décidé de le mettre seul sur la couverture de leur treizième album studio.
Parce que les jeunes n’achètent plus de disques, Bono et sa bande sont de fins commerciaux et ont d’abord balancé leur nouvel effort sur iTunes. Des millions de téléchargement plus tard, le groupe matérialise enfin le disque et peut être que ca intéressera les moins jeunes. Il est beaucoup question de jeunesse dans Songs of Innocence.
On devine le temps qui passe chez ses héros du rock, un peu fatigués mais toujours heureux de lutter contre Coldplay, Muse et autres spécialistes anglais des stades. Ca les ronge ce passé. Les Irlandais font donc remonter de nombreux souvenirs grâce au talent du producteur DangerMouse.
Certains sons sont empruntés aux premiers disques du groupe. Très bonne idée. D’autres chansons sont des hommages aux Ramones ou aux Clash. U2 fait toujours du son pop rock pour le Monde entier mais s’aventure avec un peu de fébrilité sur des terrains personnels. On les sentirait presque fébriles.
Le disque ne sera jamais Achtung Baby, révolution géniale du groupe, mais après cinq années d’attente, U2 tente encore des choses au lieu de s’arrêter à quelques hymnes pour foule en délire. Ils sont moins feignants que certains. Ils n’inventent plus rien mais leur carrière est assez riche et les producteurs, assez malins, pour revitaliser la flamme qui habite ce quatuor indestructible, engagé et parfaitement agaçants. Ils continuent d’intriguer. Songs Of Innocence n’est toujours pas l’album de trop qu’on leur a tant promis.
Island – 2014