Regardez bien les deux beaux regards du duo The Saxophones. Cela suffit à comprendre toute la beauté de leur geste.
C’est un disque hors du temps. Hors des modes. C’est un disque qui va plaire aux amateurs de vieilles choses vintage, à ceux qui aiment l’ambiguité des films de David Lynch, à cheval sur la mythologie américaine et sa perversité. C’est un disque qui regarde derrière lui, qui ressort les vieux trucs du crooner mélancolique et du chanteur triste qui défend le beau.
Le chanteur, c’est Alexi Erenkov. La voix est douce et veloutée. Elle convoque tous les chanteurs en smoking qui fumaient durant leurs roucoulades et qui se chantaient l’amour avec une fausse candeur réconfortante. Il chante lentement mais il nous berce. Sur la pochette, il a de grands yeux bleus. Bleus comme l’océan qui fut la source d’inspiration du groupe californien. Erenkov a un air romantique et soigné. C’est un rêveur. Il se raconte comme un somnanbule assis sur une branche bien délicate.
Et tenue par Alison Alderdice. Sur la pochette, le regard est plus percutant. Elle décide des harmonies et surtout compose de superbes mélodies, avec des instruments qui veulent rendre hommage aux années 50 et 60. On baigne avec les deux dans une atmosphère ouatée, délicieuse et rétro.
Mais jamais réactionnaire car les petites touches de modernité font leur apparition au fil des écoutes. Le disque est court. Il est précis. Il est précieux par son ambiance de fin de soirée, chaleureuse et sentimentale. C’est un disque qui soigne les bobos du coeur et de l’esprit. Sans urgence, ce duo s’impose comme un remède parfait aux tristesses qui nous collent aux baskets!
fulltime hobby – 2018