De la funk, du synthé dans de la country. On se croirait presque à l’époque de Eliminator de ZZ Top!
Pourtant il s’agit bien du quatrième album de Sturgill Simpson, génie de la country qui a réalisé un authentique chef d’oeuvre A sailor’s guide to the Earth, magnifique album sensible et roots.
Et là, on découvre un héros du Kentucky se prendre pour un roi du disco! Il y arrive maladroitement mais la démarche est très courageuse. Sturgill Simpson a eu depuis son dernier essai, une très mauvaise relation avec l’industrie du disque. Son indépendance lui joue des tours. Ce n’est pas pour rien qu’on le croise désormais dans les films de Jim Jarmusch.
Il ne veut pas suivre les règles et il le prouve avec cet album qui fait du rodéo avec les conventions. Ici rien ne se passe comme prévu. C’est un disque très mécanique, à l’image de la couverture. On embarque sur une autoroute du rock’n’roll, électrique et cabossé. Le disque est d’ailleurs accompagné d’un dessin animé japonais sur Netflix. Non, vraiment, Simpson ne veut pas être là où on l’attend.
Il y a des instruments étonnants comme des synthés qui donnent la cadence. La voix de Simpson se met à de nouveaux styles. Le style est très ombragé.
Influencé par le hip hop et la grosse soul délurée, le chanteur s’offre un pied de nez magistral aux stéréotypes. Il enfonce le clou avec deux trois fautes de goût mais le résultat ne manque jamais de panache. Le respect, voilà ce que mérite cet artiste vraiment surprenant!
Elektra – 2019