Un gros moustique et un petit matin triste, la pochette de Winter Family donne le ton: un disque qui ne veut pas vous mettre de bonne humeur.
On ne sent pas le vent frais du matin. On n’entend pas un bourdonnement de moustique sur les titres de South from Here. Mais Winter Family refuse tout net de vous mettre à l’aise. Atmosphère, est qu’ils ont une gueule d’atmosphère? Absolument.
Ruth Rosenthal et Xavier Klaine forme une drôle de famille. Qui a une vision pour le moins atypique de la musique. Avec eux, la composition fait simplement ressortir l’expérience vécue, le sentiment enfoui, la tristesse existentielle. C’est la limite et la qualité de leurs chansons.
Ce n’est pas franchement joyeux. Le minimalisme se confond avec un découpage sonore étrange qui ne déplairait pas à ce grand tordu génial et multimédia qu’est David Lynch. L’ambiance est lourde mais la réalisation est brillante, assez virtuose et c’est la bonne nouvelle de cet album emprunt de tous les malheurs du Monde.
Car les rythmes secouent tous les maux de la planète. Il y a un vieil orgue et des boites à rythme. Le duo invente une grande foire aux sons aussi inquiétante qu’un décor de vieux film gothique revisité par des geeks. Groupe franco israelien, Winter Family ne danse pas mais grelote avec style face au Monde.
Leur art les défend et leur permet de mieux appréhender la violence et tous les troubles. Ils ont sillonné le Monde et capté les angoisses d’un peu partout. On écoute des chansons réellement à fleur de peau. Ca c’est sûr, et ce n’est pas une sinécure.
Ici d’ailleurs – 2017