Kaya, Pépé, Pietre, Soubri, Kilo et même la chanteuse LiliBoy transpirent de la moustache pour nous proposer un groove irréprochable. C’est peut-être le seul vrai défaut du disque.
Vous allez pouvoir chercher longtemps pour trouver le moindre reproche au nouveau disque de Deluxe, joyeuse bande de musiciens, biberonnée au funk. Trois ans après leur premier essai, ils confirment tout le bien que l’on peut penser d’eux.
Les rythmiques vont automatiquement vers vos gambettes qui veulent d’un seul coup se défouler. Les cuivres sont aussi séduisants qu’un crooner au charme suranné. Les guitares sont des coups de griffes funk. La voix de LiliBoy n’a rien à envier à celle des chanteuses d’acid jazz qui faisaient la température dans les années 90.
Pris au sérieux, ils invitent des copains prestigieux désormais. On reconnaîtra les voix de M ou de IAM. Mais surtout ils sont armés d’une incroyable production. C’est parfaitement léché. Pas une fausse note. C’est impressionnant de perfection pour un second disque: le son est digne des grandes productions soul !
C’est aussi le défaut : on s’ennuie un peu. Il y a peu d’écarts. Les chansons sont carrées. Les coins sont très anguleux. Le calcul est précis. Au point que cela relève un peu de la démonstration de force.
Mais on ne va pas bouder notre plaisir : la déflagration de funk est joyeuse ! Les tubes s’enchaînent. Ils ont l’art de bien mélanger le hip hop avec la pop, la soul, le funk ou le ragga.
Comme le souligne la pochette, c’est un peu une idée de la fiesta qu’ils proposent. La boule à facettes reprend des couleurs et de luminosité avec les six zigotos d’Aix en Provence. On est très loin de la dance et des hits de NRJ. Pourtant ça bouge sacrément. Ils arrivent à nous faire suer de la moustache, leur emblème !
Chinese man records – 2016