Après Mission Impossible, le créateur de Lost, futur réalisateur du Réveil de la Force, revisite un monument de la télévision américaine. Le coup de jeune réussit plutôt bien à la Fédération Starfleet !
En France, on se moque gentiment de la célèbre série Star Trek. Arrivé trop tard sur nos écrans, la série de Gene Roddenberry n’a jamais convaincu le public. Les films ont accentué l’incompréhension (c’est quoi ces vieillards de l’espace ?) et les séries dérivés restent exotiques. Avec leurs pyjamas et leur vocabulaire technique, les membres de l’USS Enterprise ne sont pas les bienvenus chez nous. On reste sur notre culte aveugle pour Star Wars.
Pourtant il y a des qualités dans cette saga galactique. L’utopie qu’elle présente est délicieuse et son reflet exagéré de la réalité américaine l’implante durablement dans la culture populaire.
Exemple parfait de ce que doit être dans le fond, la science fiction, Star Trek ne pouvait que revenir sous une forme ou une autre. Brillant producteur de la série Alias et Lost, réalisateur du dernier volet de Mission Impossible, JJ Abrams est un fan de la première heure et la personne idéale pour relancer la franchise. 7 ans après la dernière apparition de l’USS Enterprise sur grand écran!
Il part d’un principe simple : raconter la jeunesse des héros de la saga. Kirk est alors un petit sauvageon à l’esprit rebelle. Spock doit gérer sa nature humaine et vulcaine. MacCoy pratique le cynisme avec un talent certain. Uhura est déjà une affolante traductrice. Tout le reste de l’équipage se rencontre et se découvre.
Heureusement le premier vol de l’Enterprise ne sera pas une partie de plaisir. Un vilain Romulien a décidé de détruire les planètes de la fédération avec un vaisseau à faire des trous noirs…
La mythologie est respectée et profite allègrement des effets numériques et de l’entrain du cinéaste à réaliser un spectacle plein. Si le début laisse craindre le pire (course poursuite sur fond de Beastie Boys), la suite respecte et améliore les conventions.
Kirk est déjà une tête à claques mais ses prises de bec avec Spock (sur l’utilisation de la force, un sujet sensible en ce moment) ne sont jamais inintéressantes. La réflexion n’empêche pas un divertissement rythmé et plaisant.
Les novices pourront voir un bon film d’aventures avec une vraie écriture de personnages (Abrams aurait dû écrire le dernier Idiana Jones) et les initiés vont se régaler des clins d’œil et de l’humour souvent brillant d’un scénario qui ouvre des possibilités passionnantes pour de probables suites. Star Trek a toutes les chances de ne pas nous proposer des suites en forme de trous noirs !