Comme la saga de George Lucas, le groupe de Jeff Tweedy résiste au temps, aux tempêtes et aux (bonnes) critiques. Peu connu chez nous, Wilco est un monument américain qui continue de passionner.
Tentez l’aventure Wilco. Vous ne serez pas déçu. C’est une promesse. Vous pouvez essayer n’importe quel disque du groupe de Chicago. Vous y trouverez une petite pépite. Puis une seconde. Ainsi de suite. La faculté qu’a ce groupe pour vous séduire est assez rare. Presque unique.
Pourtant leur vision du rock n’est pas révolutionnaire. C’est même plutôt classique. Mais pas banal. Jeff Tweedy et ses camarades composent depuis 1994 des petits hymnes qui se suffisent à eux mêmes. C’est assez impressionnant mais Wilco a l’art du refrain entêtant et du riff imparable.
C’est un petit miracle de l’écriture américaine. C’est peut être pour cela qu’il ne réussit pas très bien dans nos contrées. Pourtant ils ont tout pour nous plaire: un répertoire complet. Un sens de la mélodie emprunté à la pop des plus grands. Une guitare qui aime bien les caprices. Un chanteur posé au classicisme assumé.
Star Wars est leur neuvième album et ils ont visiblement toujours la foi. Wilco est le genre de groupe discret qui peut vous accompagner toute votre vie. Marquer des moments de votre existence avec quelques notes de musique. Ils réalisent l’alliage idéal entre les genres, country, pop, folk et bon rock’n’roll.
Tweedy et ses musiciens expérimentent tout en pensant au plaisir de l’auditeur. Ils arrivent à soutenir après 20 ans leur démarche indépendante, avec quelques sons qui plairaient à Neil Young ou Sonic Youth. La dissonance ne fait pas peur avec eux. En trente trois minutes, de manière très spontanée, le groupe balaie un spectre musical gigantesque et passionnant.
Si vous ne connaissez pas ce groupe, écoutez ce court album. Vous vous ferez une idée: le parfait mélange entre la tradition et la nouveauté. C’est extrêmement attachant. On s’y perd avec délice. Beaucoup plus que dans la série de films décevant au fil du temps.
DBPM – 2015