C’était à l’époque où Oasis et Blur se faisaient la guerre. C’était au moment où Pulp faisait la paix ! C’était dans les années 90 et Kula Shaker semblait provenir des années 60. Ce décalage conserve aujourd’hui toute sa saveur !
Crispian Mills est un peu le Austin Powers de la pop anglaise. Ce type là est un anachronisme. Un musicien tombé dans une faille temporelle et qui n’arrive pas à en ressortir. Personne ne s’en plaindra : son groupe, Kula Shaker est un des meilleurs souvenirs des années si prisées des années 90.
En deux albums, Kula Shaker rappelaient toutes les vertus du psychédélisme dans la pop britannique. Entre métaphysique fumeuse et riffs périlleux, le groupe possédait un charme réel et un talent pour faire remuer sur des hits de trois minutes trente.
Deux albums puis le silence ! Mills n’a jamais disparu entre Pi et surtout The Jeevas, version plus rock de Kula Shaker. Et en 2007, revoilà le groupe. En pleine forme et aux petits soins pour soigner nos oreilles.
Huit années après Peasants, pigs & astronauts, le groupe revient avec son barnum habituel et si plaisant. Crispian Mills déverse ses tonnes de délires psychédéliques. Il s’en prend gentiment au monde qui l’entoure (l’enlevé « Great dictator of the free world »). Il mélange le bouddhisme et la chrétienté dans des paroles pleine d’utopie.
C’est caricatural mais d’une sincérité absolue. Le disque enchaîne les morceaux avec une envie certaine. De tous les retours, celui-ci a le mérite d’être contrôlé. En cinquante minutes, Kula Shaker ne fait pas dans l’emphase. Mills et ses amis se limitent à ce qu’ils savent faire : du psychédélisme sacrément rythmé !
Strangefolk rend alerte et joyeux. Fabriqué avec de l’adn de George Harrison, le disque monte ses titres sur des thèmes célestes, des guitares hirsutes, une voix exaltée et des cuivres toujours remuants. Ce disque est une machine à remonter dans le temps. Le voyage ne propose pas de grandes nouveautés mais sait nous faire aimer les plaisirs simples des chimères très 60’s.
fnac import – 2007