On avait un peu oublié ce groupe anglais, ersatz de Coldplay. Ce cinquième album permet d’apprécier leur humilité et leur gout pour la pop mélodique.
En 2004, ce trio avait déboulé sur nos ondes avec un paquet de hits entêtants, typiquement anglais, marqués par un piano omniprésent et plutôt dégoulinant. Populaire dans le bon sens, Keane tenait tête à Coldplay avec l’album « Hopes and fears » puis s’est pris les pieds dans le succès.
Un second album imite le premier. Un troisième tente des choses maladroitement. Un quatrième se présente comme un mini album un peu vain. En moins de dix ans, le groupe semblait sombrer vers un anonymat mérité.
« Strangeland » remet le groupe en selle. Le trio est devenu quatuor. Un bassiste de profession est venu compléter la bande de Tom Chaplin. Ce dernier se concentre sur son chant et retrouve des sensations. Certains trouveront cela tartignolle.
Mais le bonhomme respecte agréablement cette tradition de chanteur à voix quelque part entre Freddy Mercury, George Michael ou Elton John (non, non ne fuyez pas). Il chante juste et bien. Il place parfaitement sa voix pour servir un sens de la mélodie british et capable de quelques frissons.
« Strangeland » est donc un disque qui veut vous attraper aux tripes. Tom Chaplin joue une nouvelle fois sur l’émotion comme un vrai chanteur des années 80. Le piano cherche à vous tirer les larmes. Le reste des instruments rythment des chansons impressionnantes, faites pour faire vibrer les foules.
Keane redevient ce groupe capable de hits immédiats d’une redoutable écriture. Il faut l’avouer : tout cela fait déjà un peu daté mais le savoir-faire de ce groupe est précieux. Leur mélancolie musicale est désormais doublée d’une humilité salvatrice.
Bref, on s’y sent bien à Strangeland !
Universal – 2012