Un chien qui sauve des vies américaines… il y a tout pour le pire cauchemar de l’animation. Chouette: Stubby est sauvé par une étonnante mélancolie.
On devine à chaque instant ce qu’aurait pu être ce dessin animé si Disney ou un autre gros studio s’étaient emparer de cette histoire vraie de la Première Guerre Mondiale. Les trompettes de la gloire. Des scènes spectaculaires. Un chien tout mignon pour vendre des figurines et des peluches.
Divine surprise: Stubby est un film simple. Les finances ne sont pas colossales. Cela oblige à beaucoup d’astuces et de volonté pour raconter la grande guerre à travers les yeux d’un chien, courageux et qui se comportera comme un chien.
Nouvelle idée assez rassurante: pas d’anthropomorphisme. Pas de clin d’oeil avec un public cynique ou une envie de détendre l’atmosphère. Non, rien de tout ça: Stubby est un chien abandonné qui deviendra la coqueluche d’une troupe d’Américains perdus au milieu de nos tranchées. Il aboie. Il court. Il se comporte comme un toutou. Il cabotine tout de même. Il tente de survivre comme son maitre.
C’est là le point fort de ce dessin animé pour les enfants: il aborde un sujet peu traité, la guerre. La mise en scène prend alors bien soin d’enlever toute violence. Pourtant le drame n’est pas edulcoré. Il est personnalisé par une voix off qui nous offre une jolie note de nostalgie et par l’amitié entre le maître et un soldat français qui semble donner de la vigueur au morne Gérard Depardieu qui prète sa voix.
Constamment le film apporte des touches mélancoliques qui nous permettent d’oublier une production un peu chiche mais qui a du coeur, à l’image de Stubby. On est vite désarmés. On oublie l’affreuse affiche et les préjugés. Stubby est une belle découverte pour les petits et les grands, heureux d’échapper à l’ogre industriel aux grandes oreilles.
Eurozoom – 22 mai 2019 – 1h28