Nantais, François Michel est visiblement hanté par les voyages. La ville est une porte sur l’Océan et tout ce qu’il y a de l’autre coté de l’Atlantique. François Michel a visiblement fixé le cap sur la Jamaïque et les îles chaudes et dangereuses. Parce que le soleil tape fort sur les sonorités. Le reggae est facilement cramé par des effets un peu trop faciles et un rythme trop répétitif.
Alors François Michel a eu deux bonnes idées. Il a mélangé tout cela avec du rock’n’roll à l’ancienne. Et il a effectivement mixé tout cela avec de vieilles sonorités. Le résultat n’a pas de frontière. On pense au rock primitif comme au ska des premiers temps. La combinaison des deux fait franchement merveille. Un style unique. Un son vraiment atypique, d’une originalité chaleureuse!
Le son chaloupé des îles (on pense aussi à la musique hawaïenne) se marie très bien avec des accords simples et clairs d’un rock’n’roll faussement innocent. Le son vintage fait la différence sans trop faire dans le réactionnaire, le coup du c’était mieux avant. François Michel est plutôt un affranchi. Il se moque des modes et se fait plaisir sans oublier les auditeurs, avides de voyager avec ses petits airs exotiques et d’une fraîcheur stupéfiante.
Coincé dans un monde cruel, ce disque desserre l’étau autour de nous. Il nous convie à la découverte d’un monde sans fioriture, sans arrière pensée. Dans le vieux pot, il parvient à sortir une nouvelle recette qui fait du bien aux oreilles et à la tête. Un petit concentré de plaisir immédiat et d’enthousiasme simple. Un disque à posséder de toute urgence. Contre ce monde cruel qui voudrait nous enchaîner à la morosité ou au cynisme!
La baleine – 2012