L’immense Jean-Michel Ribes est de retour, à travers les personnages de Sulki et Sulku, pour des divagations toutes plus inattendues et ravissantes
Tirés à quatre épingles dans des costumes aux couleurs et motifs hautement improbables (jaune et violet pour l’un, orange et violet pour l’autre, Sulki (Romain Cottard) et Sulku (Damien Zanoly) sont de ceux qui s’habillent pour un rendez-vous amical.
Et quand l’un engage la conversation, c’est sur un sujet qu’il a déjà mûrement réfléchi mais dont son immense estime de l’autre lui garantit qu’il saura l’éclairer et le libérer de ses tourments. Très sérieusement, chaque interrogation est analysée, chaque réponse contredite et les esprits avancent. Aucune susceptibilité n’existe, l’écoute est totale, l’ordre est de s’interroger et tout mérite réflexion.
Qu’est-ce qui peut bien ennuyer autant Sulki dans le football? Pourquoi Sulku n’arrive t-il pas à méditer? Faudrait-il, comme se le demande Sulku, raccourcir les mots de notre vocabulaire pour augmenter notre productivité nationale? Comment évolue l’état du beau-frère de Sulki qui s’est mis, depuis peu, à uriner de l’essence? Comment se fait-il que Sulku ne croise plus le Pape au supermarché? Comment expliquer que personne d’autre que Sulku n’ait reconnu Mona-Lisa alors qu’elle était assise sur un banc à Barbès?
Le monde dans lequel vivent Sulki et Sulku ne connaît aucune certitude, aucune vérité générale, aucune frontière du réel. TOUT y est possible. TOUT y est imaginable et ainsi TOUT y est discutable. L’imagination peut battre son plein, la pensée s’envoler sans aucune limite et les deux s’auto-alimenter. On les suit avec un plaisir certain, régalés par leurs divagations toutes plus inattendues les unes que les autres, fascinés par leur liberté, la vivacité de leurs esprits. On sourit, on rit, on voudrait les observer encore longtemps, apprendre leur innocence, et leur force de résistance pour nous aussi vivre à la Sulki et Sulku, voir l’art partout et nous imposer des conversations exigeantes.
Il y a assurément du génie dans l’écriture de Jean-Michel Ribes et dans les interprétations de Romain Cottard et Damien Zanoly.
On en redemande!!!
SULKI ET SULKU ONT DES CONVERSATIONS INTELLIGENTES
Jusqu’au 10 décembre 2017
du mardi au samedi à 21h
le dimanche à 15h30
Relâche les lundis et les 11 et 14 novembre