Il s’agit du neuvième album de ce groupe de Brooklyn, mais c’est seulement le second enregistré dans un vrai studio. C’est vous dire si Woods est un groupe atypique.
Les membres du groupe sont évidemment des hipsters ou simplement des ringards qui ont trop joué de leurs instruments dans la fanfare du lycée ou autour d’un feu dans un fameux « summer camp ».Ils cultivent en tout cas l’art du décalage depuis une dizaine d’années avec des idées simples et loufoques. Le génie n’est pas synonyme de grandes sensations.
Mais la folk de ce groupe est parfaitement identifiable grâce à son inspiration rétro, sa voix si harmonieuse et ses sages orchestrations qui effectivement rappellerait la bande son de notre enfance ou de notre passage à l’adolescence. Ce neuvième album est innocent en apparence mais la candeur est fausse. Ce qui rend l’écoute irrésistible.
Jeremy Earl et ses amis aime la simplicité pour en accentuer l’ambiguïté du Monde, des paroles et de la musique. Dans un univers trop sérieux comme le notre, leur goût pour la ritournelle ressemblerait à de la subversion. Les textes eux ne rayonnent pas de joie. Et la musique est un patchwork d’une classe folle et inattendue.
Car on ne les a pas vus venir, ces petits gringalets de New York. C’est dense mais délicat. Earl réussit à lier différents styles sans faire le singe de foire. La musique est inédite même si elle se compose autour d’influences vieillottes.
Le résultat est d’une énergie incroyable. On a l’impression de se promener aux quatre coins des Etats Unis. Les états d’âme new-yorkaises bronzent sous un soleil californien. La sun belt s’acoquine avec les envies chaleureuses du Nord américain. Le blues se détraque idéalement sur des velléités psychédéliques d’un autre temps.
De toute façon, le son de Woods sort de l’ordinaire et juste pour cela, il faut que vous jetiez une oreille sur ce drôle de disque!
Woodsist – 2016