Quinze ans d’attente mais voilà le premier album live de Dominique A… Sur nos forces motrices.
Le Nantais nous propose pour la première fois un album live. Sans être une pure merveille, cet opus s’écoute avec un profond respect. Déjà, il faut saluer Dominique A qui a su attendre 15 ans pour sélectionner quinze titres enregistrés en public. Aucune précipitation et une concision musicale que bon nombre de ses confrères peuvent prendre en exemple.
Un regret : l’absence du titre Dans le camion, hymne aux saveurs d’un Kerouac à la sauce française. On excuse l’immigré Bruxellois qui offre une version rock osée et réussie du Courage des oiseaux. Les guitares saccadées s’invitent dès le début de cet album. La batterie volontairement étouffée ramène constamment cet album sur un ton tendant vers l’obscure.
Sur nos forces motrices ne s’écoute pas à l’occasion d’un dîner entre amis. Prenez le temps de vous retrouver seul pour savourer la chanson à textes qui fait tant défaut aux artistes français. Les histoires narrées par Dominique A pourraient devenir des courts métrages. La part de silence laissé par le public démontre la qualité textuelle de l’homme chauve.
Music Hall a dû transporter les spectateurs dans une ambiance intimiste tant la voix lascive de l’artiste envahit nos oreilles. Après le ying, place au yang. Le musicien laisse la ferveur s’emparer de son corps pour parler d’Antonia.
Dominique A dispose de cette faculté à tenir son auditoire dans une légère lévitation. Entre les riffs de sa guitare et ses textes poignantes, où se situer ? Entre nos forces spirituelles et Sur nos forces motrices.
Thomas Delavergne
© Etat-critique.com – 17/10/2007