Un western de grande tenue pour une collection dont le dernier n’avait pas été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. En effet, l’album d’Hermann « Sans pardon » dernier western de la collection Signé avait donné lieu à une importante polémique dans le petit milieu de la BD.
Considéré comme un album contant une histoire faisant une (trop) large place à la violence gratuite. ET pourtant on sait qu’Hermann a donné quelques unes de ses lettres de noblesses au 9ème Art en général et au western en particulier. Mais ne revenons pas là dessus, j’ai largement exprimé mon attachement à Hermann voilà quelques semaines lors de son sacre mérité à Angoulême.
Ici aussi, l’album est violent. On suit le parcours d’un marshall, de son adjoint, épaulés par un indien et un jeune orphelin. Leur réputation les précède dans chaque ville qu’uls traversent. Je veux parler des 2 premiers. Si ils sont renommés, il existe une part d’ombre. Il serait arrivé que certaines de leurs victimes aient fini leur jour d’une balle dans le dos.
Au moment où début l’histoire, Sykes et son adjoint ont déjà un lourd passé. Sykes poursuit une bande qui ravage la région.Il passe à proximité d’une ferme isolée habitée par une mère et son fils. Cette ferme sera prise d’assaut par les outlaws qui tueront la mère mais n’arrêteront pas le jeune garçon qui retrouve Sykes et lui demande de le suivre afin de venger sa mère.
Sykes sera rejoint par son adjoint et un vieil indien dont la complicité est ancienne. Avec Dubois, on était habitué aux petits lutins plutôt qu’aux gros pistoléros. Son approche du western est classique mais bien faite. La mise en scène est soignée, entre la poursuite et le retouur sur le passé du héros, ses cauchemars qui poussent le récit au bord du fantastique sans jamais l’atteindre.
Quant au dessin d’Armand, il donne des gueules à toute cette panoplie de gros bras virils. on se rapproche du dessin d’un Herenguel dans « Lune d’argent sur Providence ». C’est beau, bien fait et beaucoup plus personnel que dans Bob Morane Renaissance.
Les 80 pages que compte le récit ne sont pas de trop pour décrire toute la course poursuite de ces 2 bandes rivales.Et si les méchants sont vraiment haineux, les bons ne sont pas si nets que ça. Ce qui donne une histoire très humanisée. un très bon western one shot qui régalera les amateurs du genre.
Le Lombard – 75 pages