Elle est blonde. Elle est Irlandaise. Donc normalement, notre esprit a bien vite fait de l’habiller dans une belle robe blanche, avec une harpe, et si possible, la poser dans une forêt dense et mystérieuse. On va même l’asseoir sur un peu de mousse pour en faire un stéréotype local bien comme il faut.
Mais la jeune femme n’est pas une princesse élégiaque ou une fée traditionnelle. Roisin Murphy s’est faite d’abord remarquer avec sa voix qui subjugue au sein du duo Moloko puis elle s’est lancée discrètement dans une carrière solo depuis 2003.
Ce n’est pas une nymphette. Elle prend son temps pour écrire et composer une électro pop assez soyeuse. En 2015 après 8 ans d’absence, elle fut nommée pour le plus prestigieux des prix musicaux, Mercury Music Prize avec son album Hairless Toys.
C’est à partir des sessions d’enregistrement de cet album qu’apparaît ce tout nouvel album moins d’un an après. Take her up to Monto est la suite logique du précédent, un album travaillé et qui une fois de plus explique que les blondes souffrent de beaucoup trop de clichés. Ici, la structure et l’exécution des chansons attirent notre attention. Rien n’est simple mais ce n’est pas non plus snob. Murphy a une vision bien à elle de la musique.
Car Roisin Murphy est belle mais surtout elle est douée. Pour bâtir un son d’une élégance rare, électronique mais très touchant. Thoughts Wasted sur l’album est un sommet du genre, une vraie histoire en musique. Sur l’ensemble, l’intransigeance de la musicienne fait de son disque un morceau de pop très étrange, avec de belles surprises et quelques effets qui agacent. Mais d’une manière générale, l’album tire la pop vers le haut. Murphy n’est pas une gourdasse. Ni un cliché. C’est une très bonne chanteuse.
Play it again sam – 2016