Kelela est une bien jolie chanteuse qui parle d’amour et groove sur des rythmes diaboliques. Heureusement il y a un petit peu plus dans sa musique.
Car on ne compte plus les jolies pépées qui dansent sur des chansons trafiquées pour envahir toutes les grandes surfaces. Elles rêvent toutes d’avoir un titre qui accompagne une campagne de pub pour un gros fournisseur de fringues. Mais ce serait un affront de juger cela à propos de Kelela, étrange et fine jeune chanteuse.
Car la production de son premier opus n’est pas tout à fait comme les autres. Heureusement. Elle a tout d’une tête chercheuse. Elle ne répond pas finalement aux canons de la production actuelle malgré une pochette sensuelle qui pourrait nous faire penser qu’elle cherche à aguicher l’amateur de R&B moite et commercial.
Bien entendu, elle trafique sa voix. Elle la décompose pour la recomposer. Elle se fait des choeurs pour elle seule. Elle est une touche à tout plutôt douée. Et il y a des producteurs qui viennent jouer avec elle: ils se contournent habilement les pièges du genre.
Le style n’est pas défini mais il prouve que c’est un disque d’aventurière. On entend beaucoup de sons dans son album. Il y a des choses classiques mais souvent on est surpris. Il suffit d’une note ou d’un son pour que cela fasse toute la différence.
C’est de l’avant garde en réalité. On croise d’ailleurs Arca, le nouveau chouchou de Bjork. Kelela n’aime pas les facilités et cela s’entend à chaque instant. La densité du disque est trop imposante mais on aime piocher dans son répertoire car il y a de la nouveauté et de l’inspiration. Cela reste néanmoins du R&B très contemporain. Si vous êtes allergiques au genre, ne vous approchez pas de cette fille. Si vous aimez les nouvelles expériences, partez à sa rencontre!
Warp – 2017