Un film d’animation hors norme qui nous change de l’industrie pour les plus jeunes. Une bouffée d’air frais. Parfumée en plus!
Hilda est botaniste. Comme ses parents. Elle aime les fleurs et sait leur parler. Elle les cultive au fin fond d’une riante campagne. Hilda est une femme heureuse. Mais s’énerve dès que l’on parle de la Dolo.
Une entreprise qui veut développer le marché des plantes génétiquement modifiées. Dolorès est la terrible patronne de cette boite qui veut gagner de l’argent en mettant la nature en danger. Bien entendu, elle sera punie après avoir mis au point une plante assez inquiétante.
Tante Hilda est un film d’animation purement écologique. A la limite du militantisme et même du manichéisme. La nouvelle production de Jacques Rémy Girerd, aidé par son complice Benoit Chieux, n’est plus une fable écologique mais un vrai tract. C’est un peu la limite démonstrative des auteurs de la Prophétie des Grenouilles ou Mia et le Migou!
Autrement Tante Hilda est un film assez libérateur. Le dessin animé est d’une indépendance farouche et c’est aussi tout son charme. L’esthétique imposée par l’ordinateur, Disney et les nouvelles technologies n’a aucune prise sur cette lutte joyeusement rétro et burlesque!
Le style fait plutôt penser aux illustrateurs Ronald Searle ou Sempé. Des idées loufoques du récit ont un petit coté libertaire hérité des années 70 et des dessins animés de Picha. On se sent plutôt bien avec cette Tante Hilda qui mène un combat inégal mais juste.
Les enfants pourraient être surpris par le graphisme. Ils apprécieront les blagues potaches (Francois Morel et Bruno Lochet s’en donnent à coeur joie) mais originales et l’action qui finalement de manque pas malgré l’apologie de la conscience écologique.
Les plus grands seront heureux de voir autre chose. Un concept vraiment nouveau, un travail artisanal et fabrication généreuse. C’est finalement ce qu’il faut retenir de Tante Hilda: ce n’est pas une commande. C’est un concentré de sincérité, d’humour et de passion. L’échec du film est incompréhensible. La dureté des critiques aussi. Tante Hidla célèbre la décroissance et l’osmose avec la nature: c’est son petit défaut un peu stéréotypé, c’est aussi la très grande originalité de ce dessin animé!
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