Découverte il y a deux ans, l’Autralienne Courtney Barnett devient la nouvelle muse d’un rock indé, libre et décoiffé. On se sent bien avec elle !
Elle a tout de suite avoué : elle a appris la guitare en écoutant Nirvana. Et tous les groupes qui faisaient la révolution au début des années 90. La boucle est bouclée dans son deuxième album. Les survivants de cette époque trainent désormais dans son studio d’enregistrement.
Kim et Kelley Deal des Breeders viennent donner de la voix sur ce nouvel album, très attendu. L’exercice du second essai est toujours redoutable. Futée, Courtney Barnett a réalisé un faux second album avec son ami chevelu Kurt Vile. Tell me how your really feel n’est donc pas le retour décu ou heureux de la chanteuse.
En tout cas, elle prouve ici qu’elle a Nirvana et toutes ses sources dans son rock épuré et si mélodieux. On ne va pas la comparer à PJ Harvey, Liz Phair ou Courtney Love. Elle a tout d’une grande et surtout on entend quelqu’un qui se livre. Le titre de l’album est juste : le sentiment passe dans la musique.
C’est parfois un peu âpre mais la vie et la passion de Courtney Barnett se mêlent dans cet album rouge sang où elle donne l’impression de jouer sa peau avant tout. C’est de l’écriture spontanée et surtout maitrisée.
Elle sait déverser des décibels comme elle se sait calmer le jeu mais jamais, elle trahit sa conviction d’aimer la musique et d’y mettre toutes ses émotions. Loin d’être une écorchée vive (quoique), elle vibre sur chaque couplet, chaque rythme. C’est un disque vraiment troublant par sa sincérité.
On peut reprocher un manque d’originalité mais sa passion pour le son des années 90 réveille un peu face aux standards de la musique actuelle. L’Australienne se sent dans son élément, le rock ; nous on se sent très bien avec elle.
Pias – 2018