Album au nom si simple et délicat qu’il en devient nécessaire en cette période de deuil et de colère.
Dans les moments cruels, la musique a obligatoirement une place à jouer, une valeur à ajouter, un effet bénéfique ou rassurant dans nos vies torturées. A l’heure où la barbarie s’en prend à la musique, ceux qui en jouent et ceux qui l’aiment, un disque qui s’appelle Tenderly, rappelle la saveur si particulière du jazz vocal féminin.
Stacey Kent aime en plus la France. Son disque Raconte moi est une déclaration d’amour à la culture française. Tenderly vous permettra d’oublier quelques instants les douleurs nationales, les angoisses du Monde et les actualités qui veut nous inquiéter. Avec un jazz humain et subtile.
Stacey Kent a une voix dense et chaleureuse. Elle se love sur des airs de jazz et bien plus. Elle voyage un peu partout avec une douceur et une sensibilité qui ne peuvent que toucher et plaire. Sa musique est gracieuse et respectueuse. Chansons courtes mais le souvenir ne fait que durer. C’est une grande dame du jazz. C’est une chose sûre sur laquelle on peut bâtir notre petite chapelle ardente.
Car elle soigne les maux avec sa voix si belle et son élégance naturelle. Après la bossa, elle continue de s’acoquiner avec des grands noms d’Amérique du sud. Ici, elle s’allie à Roberto Menescal, un champion de la bossa nova. Ces deux là remontent en Amérique du Nord, en ouvrant le fameux Great American Songbook, répertoire célèbre de tous les standards de la musique américaine.
Ce nouvel album devient donc un moment de passion et de plaisir. Tout ce que déplaît aux fanatiques de tout bord. Tout ce qu’il faut aimer pour que la vie vaut le coup d’être vécue. Il y a donc la voix mais aussi un saxo chaloupé et une orchestration blanche et espiègle. Le choix se porte sur des chansons peu connus mais très belles. On se sent mieux. On se sent bien. En période de crise, Kent est la meilleure réponse à la morosité. Voici notre conseil: écoutez là!
Sony Classical – 2015