C’est peut être le film qui ferme les années 80 et fait rentrer le cinéma dans une nouvelle période numérique. Le film a failli coupé la tête de James Cameron, roi du Monde, depuis quelques décénnies.
L’histoire: E.T sous l’eau! Un sous marin disparaît. Il y a quelque chose qui se passe sous l’eau et cela a tendance à agacer les Etats Unis et la Russie qui s’accusent de toutes les ingérences du Monde. Dans une base sous marine, l’ingénieur Bud Brigman voit débouler son ex femme qui est une experte en phénomènes étranges sous l’eau et des marines qui vont avoir le mal de mer et l’envie d’en découdre avec une nouvelle forme d’intelligence!
Le cinéaste: James Cameron a pris la marée avec The Abyss. Tout le monde lui réclame une suite à Terminator et lui s’obstine à inventer un nouveau film d’alien mais sous l’eau. Vouloir affronter Spielberg, voilà le projet de Cameron qui va se ramasser au box office. Pourtant son film est un petit chef d’oeuvre et heureusement pour lui T2 sera un immense succès. Depuis il baigne dans une mer de succès et se consacre entièrement à des projets techniquement osés et souvent fabuleux. Plus qu’un auteur, Cameron est un technicien hors pair, qui n’oublie pas le merveilleux.
L’anecdote: Ed Harris a donné un coup de poing à James Cameron sur le tournage. C’est sur ce film que le réalisateur de Aliens s’est fabriqué sa mauvaise réputation comme directeur d’acteurs. Tyrannique, précis et agacé, Cameron sait ce qu’il veut et l’obtient en poussant ses comédiens à bout. Moralité: Ed Harris manque de se noyer durant le tournage et l’actrice principale fera une grave dépression après le tournage. Et vogue le navire…
Le casting: c’est sûrement le secret du film: l’osmose entre Ed Harris, meilleur acteur du monde et Mary Elizabeth Mastrantonio (qui a disparu des radars peu de temps après ce film), brune pétillante. Si le film parle de l’humanité, ces deux représentants ont une classe folle. On apprécie aussi la présence de l’acteur fétiche de Cameron, l’explosif Michael Biehn, parfait en militaire fou!
Pourquoi on aime: c’est le film le plus important de Cameron: enfin il s’affirme comme un technicien de génie et sa passion pour l’eau déborde enfin sur un script. Titanic le poussera à se surpasser une fois encore mais en 1989, il réussit à imposer des effets numériques incroyables et servir une histoire ultra balisée, qu’il réussit à tendre comme une enquête passionnante et angoissante. De nombreuses scènes sont cultes (la résurrection de l’ex femme, le final coupé à la sortie). La réalisation est inventive. La musique est entêtante. Cameron arrive presque à s’émanciper de Spielberg, roi du Monde des années 80. Si le film vieillit, il conserve cette force visuelle incroyable et il y a bien dans cette abysse, une âme sensible. Un blockbuster plein d’émotion. C’est beaucoup trop rare!