Acteur cool, comédien nonchalant, grand dadais au génie tranquille, Jeff Goldblum a peut être gaché son talent dans quelques nanars célestes mais il en profitait pour devenir un jazzman élégant et connaisseur… Ca excuse les mauvais films alors!
Bon okay, il n’a pas joué que dans de mauvais blockbusters américains. Jeff Goldblum a tourné avec Woody Allen, Philip Kaufman, Robert Altman ou Paul Mazursky dans les années 70. Il fut un visage familier du bon cinéma populaire des années 80 (Silverado, La Mouche, Série noire pour une nuit blanche). Dans les années 90 puis 2000, le bonhomme rentabilise sa notoriété et son talent. Jurassic Park et Independence Day seront des cartons mondiales.
La négligence du bonhomme cache donc en réalité une passion pour le jazz. Tiré à quatre épingles, l’attitude du comédien est celle d’un mélomane en fait! Il fait donc le grand saut aujourd’hui avec un album fringant, à l’image de ce grand binoclard à l’élégance permanente.
Il ne fait que des reprises. Mais il les a répétées durant des mois. Il a monté un groupe efficace, The Mildred Snitzer Orchestra. Il n’y a pas de fausse note. Il s’est visiblement entrainé dans les clubs de Los Angeles. Le son est aussi travaillé que l’attitude du comédien.
Alors qu’il accompagnait au piano Gregory Porter dans un concert, un type de Decca a vu la performance de Goldblum et lui a offert les clefs des studios Capitol, que l’acteur a transformé en club. Il y a donc l’ambiance, la générosité, de l’humour et des notes de jazz qui swinguent parfaitement.
C’est tellement parfait que l’on devient soupconneux. Mais bon c’est aussi ca la classe. Goldblum est un faux jemenfoutiste. Au cinéma, il se compromet parfois sans avoir l’air d’y toucher. Ici, on entend tout de même un type passionné, ravi de son nouveau rôle! L’enthousiasme emporte tout! Le costard de crooner va très bien à ce drôle de comédien!
2018 – decca