Sam Amidon a une chemise à carreau. Il est obsédé par la montagne. Il doit vivre certainement dans une cabane au fond des bois et doit dormir avec une peau de castor pour se réconforter des nuits fraîches. En guide de montagne, Sam Amidon fait l’affaire: on respire le grand air.
On pourrait dire cela de pas mal de songwriters américains qui redécouvrent la nature et les instruments acoustiques. Peut être en contradiction avec la production actuelle sophistiquée, de nombreux artistes aiment les enregistrements naturalistes. On s’imagine en quelques minutes dans la verte prairie ou les bois ombragés!
Sam Amidon est plus sauvage que les autres. Ce n’est pas le type calme qui cherche la quiétude de la ruralité, qui veut nous faire écouter les cours d’eau ou nous retranscrire le chanson des oiseaux. Sam Amidon veut canaliser ses tourments et ils sont assez farouches.
Il y a presque un esprit grunge dans son style. Ce n’est pas foutraque mais les chansons sont agités par l’âme d’un homme qui refuse de s’enfermer dans une case. Tous les titres de cet album de haute altitude sont des défis à la tradition. Même s’il tourne autour.
Sam Amidon n’aime pas les conventions. Fils d’artiste, l’art lui permet de s’affirmer et se réaliser. Sa vision de la folk music est rusée et spectaculaire malgré l’économie de moyens. Il aime bien triturer les violons, les flutes ou les mandolines. C’est un troubadour plein de malice!
Les chansons donnent une sensation de liberté (les onze minutes du dernier morceau). Du free jazz on passe au free folk. C’est curieux. C’est passionnant. On transpire un peu parfois mais la randonnée vaut le coup!
Nonesuch -2017