Natalie Prass, avec sa beauté diaphane et sa jolie voix, nous plaisait déjà sur un premier disque discret et sympathique. Cette fois, la demoiselle se révolte et casse son image pour ressortir les vieux costumes du funk. Une belle idée!
Car finalement, il n’y a rien de mieux qu’un artiste qui sort de ses habitudes, qui se sépare de son étiquette et c’était vraiment facile de cataloguer l’Américaine Natalie Prass. Dans son premier disque, il y avait de la grace et de la maladresse. Ici on retrouve la chanteuse dans une tenue de prêtresse du groove.
Il est vintage. Elle s’accapare des rythmes urbains des années 70 mais cela fonctionne bien avec son léger timbre de voix. C’est ce décalage qui fera tout le charme de ce disque farfelu malgré les apparences et la démonstration.
Elle en veut. Cela se voit clairement. On entend les cuivres, les synthétiseurs et les cordes. Le mid tempo est bien velouté. On retrouve derrière les consoles, Mathew E.White qui a digéré son expérience réussie avec une autre chanteuse, Flo Morrissey. Pour ce deuxième album produit par ses soins, il semble inspirer: on n’est pas du tout dans la roucoulade funk. C’est assez protéiforme. Parfois c’est too much mais l’entreprise ne s’enferme pas sur les clichés rassurants.
La jeune femme fabrique des ambiances différentes. Il y a moins de pop et plus de soul. Mais pas celle qui se fabrique dans les grosses boites: c’est toujours du boulot artisanal et assez libre. Même face à un périlleux slow, on entend une chanson habilement soutenue et attachante.
Natalie Prass et son producteur ont compris l’essence du genre et on navigue sur des notes chaleureuses et des refrains agréables. Bien fait, The future et the past sont de bons moments à partager!
ATO – 2018