Bon bah voilà, les grands noms du cinéma trouvent refuge sur Netflix. C’est triste mais c’est comme ca. Scorsese tente de faire du cinéma sur petit écran. Ca fait bizarre.
Scorsese est un homme d’un autre temps. Un immense technicien. Un rêveur fou. Un malin cinéaste. Un génie qui s’appuie sur toute sa culture. Et qui n’arrive plus à exister au près des grands studios.
Donc il déboule au crépuscule de sa vie sur Netflix, la plateforme qui révolutionne tout. Il rend hommage à son cinéma, à son Amérique, à tous ses héros qui ontfait la légende du réalisateur.
Le film est un très très long métrage sur cette Amérique des « à cotés », des marginaux et des racailles qui font les légendes du pays. Comme c’est un maitre, Scorsese ne va pas vous ennuyer: son film dépasse les trois heures mais son sens du découpage, sa musique et ses acteurs vont vous emporter dans un tourbillon d’événements qui raconte bien souvent avec justesse l’Amérique telle qu’elle est. Entre vérités et mythes.
Il rassemble tous ses acteurs cultes. La maison de retraite (De Niro, Pesci, Keitel, Pacino) est ripolinée par des effets numériques souvent insupportables mais justifiés par un auteur qui rêve de conclure sa réflexion sur l’esprit mafieux et la violence qui hantent notre monde.
Ca cabotine assez sagement. On est content de les revoirs dans leurs costards classieux mais le casting n’est pas des plus judicieux. Que voulez vous? Il faut bien vendre le produit!
La reconstitution est magnifique tout comme la lente érrosion de ce monde. Il y a tout Scorsese dans ce projet. Mais bizarrement il n’y a plus le panache. L’énergie rock’n’roll manque un peu. Le catholicisme forcené de Scorses a un peu disparu pour un concours du film mafieux le plus long de toute l’histoire du cinéma.
C’est un excellent film mais il y a quelque chose de très triste dans tout cela. Comme si le réalisateur ne croyait plus vraiment en son septième art, qui le recase cyniquement sur le petit écran.
Avec Robert de Niro, Al Pacino, Joe Pesci et Harvey Keitel – Netflix – 3h29