La famille américaine va mal. On le sait depuis longtemps mais les auteurs n’en finissent pas de s’en inspirer.
American Beauty! Le film a eu l’oscar du meilleur film à son époque et depuis toutes les familles sont devenues dysfonctionnelles. Celle dans The Land of Steady Habits ne va pas nous contredire. On n’est pas plus à la phase du mariage qui capote mais du divorce qui fait du mal.
Le papa est donc un ancien de la finance qui tue l’ennui en couchant avec des vendeuses. Et puis un jour, il ne bande plus. Mince. Cela va envenimer sa relation avec son ex femme, qui essaie de refaire sa vie avec un homme.
De son coté, le fiston ne va pas bien du tout. Ancien toxicomane, il n’arrive pas filer droit et sa mère le fout à la porte. Autour d’eux, ca ne va guère mieux. Les copains sont aussi à la ramasse. Les vieilles connaissances ne contrôlent pas leur progéniture. La vie n’est pas très joyeuse donc.
Endettés, enfermés dans leurs grandes maisons, les Américains blancs et riches ne sont pas du tout à la fête. Ils dépriment. Ils se font du mal. C’est toujours un spectacle fascinant. Heureusement, Nicole Holofcener la réalisatrice sait faire dans la nuance.
Elle a un excellent casting qui donne sa chance à l’impressionnant Ben Mendelsohn, méchant dans Rogue One et Ready Player One et qui prouve tout son talent dans ce mélo d’hiver. Tout le reste est excellent et nous permet d’assister à ce temps dépressif.
Le style est froid. L’histoire nous promène entre les problèmes de plusieurs générations. C’est rude mais ces confessions d’un sale con ne sont pas ridicules. Quelques vérités éclatent. Les américains ont ce grand mérite de prendre un médium pour se montrer tels qu’ils sont. Une habitude que l’on voudrait voir plus souvent chez nous!
Avec Ben Mendelsohn, Connie Britton, Edie Falco et Thomas Mann – 2018 – Netflix