Il y a une certaine ironie entre le nom du groupe et la pochette de l’album. Les musiciens de The Magic Gang ne sont pas forcément à leur meilleur avantage. Mais les apparences sont trompeuses. On n’attaque pas le physique. L’humour a toute sa place dans cet album réjouissant.
C’est un peu la revanche des nerds. Ils n’ont pas le physique des boys band mais les petits jeunes de The Magic Gang a surtout du talent. Leurs chansons font référence à tout un style des années 90, mené par Weezer et Fountains of Wayne. Des chansons simples sur des thèmes simples. Mais la simplicité empêche la facilité.
Ils viennent de Brighton mais ils n’ont pas la même culture que les défenseurs de la pop. C’est un peu plus musclé et très instinctif. Ce ne sont pas des sauvages non plus. C’est encore un quatuor anglais qui possèdent viscéralement toutes les clefs pour réussir dans la musique!
Ils ont donc tout des types aimables mais leur son va un petit peu plus loin. Ils apprécient la fausse légèreté de Big Star. Les harmonies cachent un portrait doux amer de l’existence. Il y a un humour dans leurs compositions mais il est bourré d’ironie.
Les anglais ont tout de même l’art de nous sortir très souvent un petit groupe surdoué que l’on voudrait éternel. les membres de The Magic Gang sont assez irrésistibles. La musique passe avant tout. Les riffs percutent la mémoire. Les refrains déroutent tellement ils sont évidents. Les musiciens sont heureux de chanter et jouer ensemble. Il y a toute la fraicheur d’un premier album qui explose en quelques chansons humbles et jubilatoires. Après Shame, l’Angleterre semble nous faire regretter un peu plus le Brexit.
Warner – 2018