Un bon vieux film d’action qui se prend pour une oeuvre gore… bonne idée!
Alors, là il faut aimer la bidoche. Il ne faut pas être vegan, faire dans le bio ou manger des graines. Faut aimer la lacrymo sur les champs élysées, les gilets jaunes en mal d’essence et les vidéos chocs du groupe activiste L214. Le fim de Timo Tjahjanto, ce n’est fait pour le bobo qui ne sort jamais de son petit producteur local.
Là, c’est du produit avarié venu de loin, de l’exotisme déviant, de la violence gratuite pour tous les âges. D’ailleurs tout part d’un enfant. Parce qu’elle est tout mignonne, une petite fille fait craquer un tueur légendaire en Asie. Ce dernier la sauve du massacre de son village. Il se met à dos toutes les triades et c’est parti pour deux heures de bastons submergés par des hectolitres de sang.
Depuis The Raid, le cinéma d’action indonésien est devenu une référence en matière d’action totalement décompléxée. Ici, ca tranche, ca broie, ca charcute dans les quatre coins de l’écran. Sur deux heures, vous pouvez trouver cela indigeste mais, à notre humble avis, il y a quelque chose d’héroïque dans ce geste de cinéma pour le moins désinvolte.
Timo Tjahjanto assume donc tous les excès et son film est une sorte de viste d’un Leroy Merlin où tout objet deviendrait une arme dangereuse. C’est incroyable comme le réalisateur a de l’imagination dans l’ultraviolence, qui emprunte tout son esthétisme (c’est un grand mot que j’emploie là) au cinéma d’horreur. Même le titre appartient au genre.
A une époque de lissage général, cette série B a le grand mérite de ne pas être poli, de rentrer dans le lard et de poursuivre le spectateur jusqu’au harcélement en lui imposant un rythme hystérique et une violence inouïe. C’est de la bédé hardboiled. C’est du navet grandiose. C’est assez taré pour être vu, et saigner des yeux!
Avec Joe Taslim, Iko Uwais, Sunny Pang et Zack Lee – Netflix – 2018