The Oath sort directement en dvd et n’aura pas droit à une sortie sur grand écran. Dommage car la mise en scène de Baltasar Kormákur est d’une emphase absolument réjouissante.
En France, la critique trouve que le cinéaste anglais Kenneth Branagh en fait trop. Depuis son premier film, ce fan de Shakespeare ne sait pas faire dans la demi mesure et aime les grands plans épiques, les monologues héroïques, le souffle grandiose et les décors gigantesques. Franchement, son cinéma met le coeur en émoi et c’est une très grande qualité. Ici, on le défendra!
Comme on a l’envie de protéger le travail de l’Islandais Baltasar Kormákur, équivalent de Branagh: venu du théâtre, le bonhomme s’est mis au cinéma avec une production impressionnante, visuelle, émotionnelle et presque arrogante. Il ne plait pas trop à la critique française.
Comme Branagh, Hollywood adore ce metteur en scène qui a refait l’un de ses films (Contrebande), réalisé un gros buddy movie pétaradant (2 Guns) et un drame sportif enneigé (Everest). C’est du cinéma physique mais pas décérébré. Ses films les plus intéressants restent ceux qu’il a réalisé en Islande. Il adapte très bien les polars froids venus du grand Nord Européen. Il est l’équivalent 7e art des auteurs scandinaves qui font des succès en librairie.
Ce que prouve The Oath, thriller assez glacial où un père de famille s’inquiète pour sa fille qui fréquente une petite racaille de Reykjavik. Petit à petit,cela va tourner à la psychose et le médecin va organiser une piège bien tordue pour remettre sa famille dans le droit chemin.
Il écrit, joue, produit et réalise. Baltasar Kormákur est omniprésent mais sert une histoire d’intelligence sournoise et de vengeance sociale. Au delà du récit, il y a une description clinique de la société islandaise. Ca fait froid dans le dos (oui c’est facile mais bon).
Avec sa ville enneigée et sa nature sauvage, le film est exotique mais il n’oublie pas d’être un polar haletant, étouffant et finalement assez réussi. Ca a du bon de temps en temps, un égo démesuré!
Avec Baltasar Kormákur, Hera Hilmar, Gísli Örn Garðarsson et Ingvar Eggert Sigurðsson – Universal – 2016