En 1968, la critique n’a pas été tendre avec la comédie de Blake Edwards. Le temps a réparé l’injustice : The party est un pur joyau burlesque et un fol écho de l’époque. L’humour à chaque vision devient un peu plus évident ! Essentiel pour le samedi soir détente!
Avec The party, Blake Edwards voulait se moquer gentiment du cinéma désincarné des années 60, celui d’Antonioni plus particulièrement. La presse n’a pas apprécié et a descendu cette nouvelle comédie avec Peter Sellers.
Ce dernier joue un personnage à la Jacques Tati. Hrundi V. Bakshi n’est qu’une excuse pour exposer une galerie de farfelus, aussi grotesques que pathétiques. Cela n’empêche pas le personnage principal d’être attachant. L’acteur donne une candeur charmante à cet artiste indien maladroit invité par hasard à une soirée chez un puissant producteur.
Avec le temps, Bakshi deviendra un personnage culte. Il restera comme une grande figure du burlesque à l’état pur. Car le film est un vibrant hommage à l’humour physique et absurde. On pense évidemment à Buster Keaton et Charles Chaplin.
Sellers détruit tout sur son passage avec une blancheur hilarante. Dans un monde surfait comme le cinéma, tant de naïveté amène obligatoirement un lot de catastrophes de plus en plus énormes.
Le film accélère les gaffes avec une imagination qui à chaque fois surprend. Il développe encore une idée de Tati, la mécanisation des êtres. Le film montre des humains pris au piège d’un maladroit mais aussi d’une maison à la pointe de la technologie. Les invités ne sont plus que des pantins, victimes de leur dépendance et de leur orgueil.
Chaque personnage est une source de gags plus ou moins visibles. Derrière la farce loufoque, Edwards épingle les travers de ses contemporains avec une férocité, peut être pas si drôle que cela !
Cette vision du désordre montre que le cinéaste comique avait bien compris son époque et qu’il était peut être le plus clairvoyant. Le bouffon a toujours raison !