Bon en Irlande ce n’est pas la joie. Une élimination rapide au dernier tournoi mondial de rugby et un gros problème dans la chaussure du Brexit. Voilà donc un disque qui pourrait bien représenter l’état d’esprit de ce pays si vert et si riche en musique!
Le premier titre se nomme Prolix. Pourtant vous n’entendrez pas un seul mot mais seulement une respiration plus ou moins rapide. Une partie de jambes en l’air? Une course éperdue? Une crise de panique?
C’est plutot la dernière solution qui prime lorsque l’on entend le furieux Going Norway, décharge électrique qui refuse de rentrer dans les refrains et les couplets.
Shoulderblades fait dans le binaire gris et solide. Girl Band rogne sur le rock. Les chansons vont se suivre et nous mettre dans un état peu confortable. C’est un groupe qui ronge les riffs et les paroles affolés d’un chanteur qui ne semble pas très bien dans sa peau.
Dara Kiely hante tous les titre avec une voix qui n’hésite à crier. Si le garçon a des angoisses existentielles (le groupe a failli disparaitre après un album et une tournée) alors la musique s’applique soigneusement à retranscrire le mal être, le spleen énergisant ou l’aliénation moderne. C’est au choix.
Ce n’est pas réjouissant mais c’est pas mal fait du tout.
Rough trade records – 2019