Ancien guitariste des Black Crowes, Marc Ford a encore la force de bricoler un blues rock qui va droit au coeur. Ca plane pour lui!
Il a connu les années fastes des Corbeaux Noirs. Il a vu les deux frangins du groupe se taper dessus. Il a tout connu et tout vécu. Il est parti. Le grand cirque a fini par lasser Marc Ford, guitariste de génie, qui a plutôt travaillé l’humilité en accompagnant de nombreux artistes, adeptes de l’americana comme les Jayhawks ou Ben Harper.
Il a donc oeuvré pour le genre blues et rock. Celui du sud. Celui de la tradition. Son dernier album était léger et apaisé. Ici, il revient aux affaires avec pas mal d’électricité et beaucoup d’envies. The Vulture remet le virtuose en avant. Un véritable petit savant!
Qui tente les expériences. A l’intérieur du genre, Marc Ford s’essaie à tous les styles. Il y a du vrai rock’n’roll qui dure deux minutes. Il y a des titres de guitar hero. Il y a du blues rock qui ne déplairaient pas aux frères Robinson. Il y a des bizarreries qui respectent toujours la légende de la musique américaine. Effectivement Marc Ford est un grand guitariste et cela s’entend. Son goût de l’aventure est la meilleure chose que l’on entend dans son sixième album, pour fêter ses 50 ans.
Ce n’est pas un innovateur mais Marc Ford, comme une vieille bagnole, sait comment faire chavirer son auditeur. Il y va franchement avec son groupe. Les anciens des Black Crowes ont de quoi être jaloux car il a encore le feu sacré, Marc Ford.
Il propose et dispose d’un rock complet, flamboyant et pourtant marqué par l’humilité, voir la discrétion, du bonhomme. L’album est enregistré à l’ancienne, en analogique, à San Francisco. C’est un vrai disque qui sent bon l’Amérique. L’inspiration du musicien casse les clichés malgré le bon son du rock’n’roll. Avec son groupe, Neptune Blues Club, il revisite les conventions et impressionne par cette richesse qui déborde de chaque chanson. Le vautour a désormais tout ce qu’il faut pour affronter les corbeaux noirs!
Marc ford – 2016