Elle a la voix américaine. Celle profonde des comédies musicales des années 70 comme dans Phantom of the Paradise de Brian de Palma. Tristesse et force. Natalie Mering rappelle les cantatrices de la folk pop.
Son premier titre ressemble exactement à ce style si particulier. Il y a des violons, une rythmique délicate et un piano qui se traine. Comme dans le Titanic: tout est beau et luxueux.
Le lyrisme emporte alors tout, c’est peut être cela le parallèle voulu avec le célèbre paquebot qui fera la gloire de James Cameron. C’est une tempête de volupté qui s’abat sur nous!
On ne va pas se plaindre. Rares sont les artistes qui s’appuient sur une telle valeur. Fille de parents « reborn christian », la jeune femme a connu une lutte difficile pour s’émanciper et c’est son caractère qui s’impose sur ses chansons si douces mais jamais niaises.
Il y a bien un fond folk, très rétro mais aidé par un membre du groupe à la mode, Foxigen, elle aborde sa musique comme un accélérateur d’émotion, une torpille de mélodies poignantes et douces amères.
Car si l’artiste connaît ses classiques, elle refuse l’imitation. Son style est dans un entre deux. Elle expérimente avec gentillesse. Elle respecte certains préceptes avec classe. On est face à la fille cachée de Fiona Apple et de Van Dyke Parks. Dans ses chansons on entend bien les années chastes de l’église puis l’espièglerie d’une vie californienne.
Le résultat est détonant. Beaucoup moins facile que cette pochette post adolescente. Effectivement sa jeunesse est définitivement noyée par une maturité artistique qui impressionne. Ce disque ne prend jamais l’eau. En l’écoutant, on marche sur l’eau! Un petit miracle donc!
Sub pop – 2019