En trente minutes, Maud Lübeck s’attarde sur l’amour qui s’en va. Nous on s’installe avec bonheur dans son petit cocon synthétique et doux amer.
Dans son premier disque, on avait bien remarqué que la jeune femme avait du caractère et mettait dans sa musique, tout ce qui la tourmentait. Le second opus a tardé à venir mais prouve que Maud Lübeck a travaillé sa formule: des synthés et des émotions. Beaucoup de vérités sur un tapis sonore délicat et plus nuancé qu’il n’y parait.
La première écoute pourrait presque énervée. Les vieux synthés sont bel et bien à la mode. Les jeunes gens modernes aiment chanter actuellement leurs petites misères comme s’ils étaient au Palace, face aux journalistes d’Actuel. Maud Lübeck pourrait appartenir à ses nostalgiques d’une époque pleine de fantasmes!
Mais la chanteuse est une mélancolique! Ses chansons sont des romances très tristes qui se découvrent petit à petit. En dix titres, elle rassemble tous les ressentis d’une histoire déçue, d’un amour qui s’est éteint. L’authenticité des textes va droit au coeur. Voilà quelqu’un qui profite de la création pour affronter la vie qui passe et l’émotion qui dépasse!
Il y a donc un son rétro mais aussi un peu d’électro et un piano malheureux pour accompagner cette âme qui s’interroge et s’apaise. C’est une sorte opéra pop et intime qui s’organise en quelques instants. Le minimalisme ne gène pas l’ambition. Le disque est court mais il gagne rapidement en intensité pour être l’une des heureuses surprises de l’automne.
Finalistes – 2016