Votre serviteur a quarante ans cette année. Une bonne raison pour fouiller parmi les sorties de l’année 1976 qui comme le vin, fut peut être une grande année. En tout cas ca commence bien avec l’émergence de Tom Petty.
Il a un sourire en coin et une tignasse blonde. On dirait presque une version américaine de Renaud avec son look de loubard sauf qu’il a vraiment l’air trop gentil. Tom Petty aura durant toute sa carrière cette impossibilité de faire de faire peur. Il faut dire qu’il défend la ligne douce du rock’n’roll.
Avec lui, on dit les choses avec délicatesse et pas mal d’électricité. Petty est un brillant guitariste, aidé par Mike Campbell, plus qu’un complice, un double garde fou du chanteur. Il aime le rock: celui d’un Springsteen ou d’un Seger. Il aime observer ses contemporains et composer ainsi des hymnes, souvent irrésistibles.
Dans ce premier disque, la succession de riffs fait plaisir à entendre. Petty remet au goût du jour la guitare éclatante et la voix malicieuse. Il amène un peu de mélodies des années 60 dans le son très sec des années 70. Il retrouve la candeur perdu du rock. C’est salutaire et cela restera la marque de fabrique du blondinet, grand escogriffe surdoué et agaçant pour certains.
En 1976, le genre heartland rock n’est pas reconnu mais le fan de Dylan assume un rock sans surprise mais complètement jubilatoire. C’est du punk sympathique. Du rock de garage plutôt bien joué. Ca déroule. On tape du pied du début à la fin, une apothéose avec l’incontournable American Girl, une référence absolue aux Etats Unis.
Pour la petite histoire, le disque n’a pas spécialement marché en Amérique. Ce sont les Anglais qui ont repéré Tom Petty & the Heartbreakers. Comme quoi nos voisins anglais ont bon goût… quoique… on vous explique cela dans quelques jours!
Shelter – 1976