Tout le monde ne singe pas Franz Ferdinand en Angleterre. Field Music persiste dans la pop lumineuse et mélodique. Tones of town est une charmante promenade en ville !
Natifs de Sunderland, les frères Brewis, David et Peter semblent hermétiques aux modes. Le retour de la cold wave, les clones des Talking Heads, le rock prolétaire des Artic Monkeys, tout cela, ils l’ignorent.
Les deux frangins sont restés coincés dans les années 90, sous influence des Beatles ou des Kinks. Leur musique possède la qualité d’écriture que l’on retrouvait chez Pulp, Divine Comedy ou les méconnus Ben & Jason. Un sens de la mélodie, teinté d’humour et très musical !
Peu de dissonance ou de brutalité dans ce second album, Tones of town. C’est l’harmonie qui domine. Le disque s’écoute comme une bal(l)ade en ville. Field Music a un joli sens de la chronique musicale. On sent les remous de la cité et la vie qui grouille.
Les premières notes du disque font penser étrangement à Joe Hisaishi, responsable des musiques de film pour Miyazaki ou Kitano. Une référence étrange pour un disque de pop mais qui prouve l’ouverture d’esprit des musiciens. Il partage avec le musicien japonais, des refrains aérés, entêtants et assez libres.
Les onze chansons sentent la vadrouille décontractée dans l’univers de la pop anglaise. Il n’y a rien de nouveau mais les auteurs sont ravis de piquer des idées à de grands mélodistes. Leur disque est agréablement suranné. Il n’en est pas pour autant poussiéreux. Au contraire, leurs chansons sont joliment dissemblables.
Field Music compose avec un psychédélisme de dandy british : une sorte de musique de chambre ambitieuse, rythmée et passionnément élitiste. Tones of town, visite guidée et courte dans la musique anglaise fait franchement plaisir. On s’impatiente de découvrir leur prochaine excursion.
Cooperative music – 2007