Fuck it dog, life is a risk! Fidlar ou une vision bien raide de faire du punk à Los Angeles.
De loin on dirait du punk! ou du garage rock! Ou de la musique de petits branleurs doués qui sniffent de la colle et font du skate! Le papa du chanteur a inventé une planche de surf. Les frères Khuen ont un père musicien. Le bassiste lui n’a rien de spécial mais accompagne les trois autres larrons dans une aventure sonore qui fait plaisir à entendre.
Après un premier disque foutraque, le quatuor a eu le droit de s’offrir une forte dose de « Sex, drugs & rock’n’roll ». Maintenant ils seraient sobres mais ca ne les empêche pas de jouer du punk bien californien et un peu plus d’ailleurs. L’ironie n’est pas loin chez eux. Ils se moquent même du genre sur l’hilarant West Coast dans ce nouvel album nommé justement Too.
Le groupe joue vite et bien. Il sait aussi regarder autour de lui. La musique vire vers des sons plus indépendants comme le très bon Why Generation et des choses plus commerciales comme le très efficace Punks. Ce qui est sûr: la débauche d’énergie n’est pas filtré. Le disque est mieux produit mais conserve toute la sincérité du groupe, petit paquet de nerf électrique.
Too pourrait plaire à un adolescent qui écoute Eminem (le speed Sober) ou Muse, un adulte fan de Green Day et surtout des mélomanes vieillissants qui ne se sont jamais remis de Sonic Youth. Ils pourraient plaire aux tordus qui aiment les comédies pour boutonneux et les amateurs de Gus Van Sant.
Les Khuen et leurs copains respectent les traditions mais vont toujours voir un plus loin. Ils jouent avec les limites de la culture populaire et l’attitude avant-gardiste. C’est joyeux et triste en même temps. Glorieux et nihiliste. On passe par tous les stades. Une vraie machine à laver. On sort de là lessiver. Mais heureux!
Wichita – 2015