D’une façon générale, je ne suis pas fan de romans policiers et encore moins de livres à énigmes (ça fait longtemps que j’ai quitté l’école primaire et que je n’ai pas lu Agatha Christie…). Et je n’aime pas non plus cette manie anglo-saxonne des titres à rallonge. Oui, je sais, je n’aime pas grand chose.
Le roman de Benjamin Stevenson, intitulé Tous les membres de ma famille ont tué quelqu’un, une parodie de livre de détective à la Sherlock Holmes partait donc, de mon point de vue, avec un handicap certain.
Mais que voulez vous, je suis le genre de gars qui, au restaurant, est capable de choisir le menu surprise. En matière de livres c’est pareil, je suis ouvert aux découvertes. C’est comme ça que je me suis retrouvé à lire des bouquins de Patrick Sébastien ou de Christine Angot (qui ont en commun le même talent littéraire doublé d’une grande prétention, mais c’est une autre histoire).
Bref. Je me suis laissé tenter par ce livre car ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de lire un auteur australien.
L’écrivain joue avec son lecteur et annonce dès le départ la liste des pages où auront lieu les meurtres.
« Si vous ne lisez ce livre que pour les détails sanglants, les décès surviennent ou sont rapportés page 29, page 69, page 93, il y a un doublé pages 103-104 et un triplé page 113. S’ensuit une petite accalmie, mais ils reprennent page 230, page 274 (grosso modo), pages 286-288, page 298, page 325, quelque part entre la page 317 et la page 326 (c’est difficile à dire avec précision), page 340 et page 457. Je jure que c’est la vérité, à moins que le compositeur se plante dans la numérotation. » (page 14)
Tant qu’à faire, il aurait pu aussi me prévenir qu’en page 144 on trouvait un chapitre récapitulatif du début du bouquin, ça m’aurait permis de gagner un peu de temps.
Tout au long du livre, Benjamin Stevenson joue avec les codes du roman de genre et respecte scrupuleusement le cahier des charges du bon auteur de livre à suspens. Malheureusement, lorsqu’arrive l’heure du dénouement (la scène se déroulant, comme il se doit, dans un bibliothèque où sont réunis tous les protagonistes ; du moins ceux qui ont survécu), je me fiche bien de savoir qui a tué le Colonel Moutarde avec une clef anglaise dans l’entrée.
En plus de soigner la construction de son énigme, l’auteur multiplie les clins d’yeux au lecteur. « Si vous suivez correctement les numéros de page, vous savez que quelqu’un vient de mourir. » (page 69)
Le livre est supposé être drôle, moi je l’ai trouvé assez puéril et lourdingue ; et comme je suis sensible, j’ai eu du mal à rire d’une histoire qui multiplie les morts violentes, y compris les morts d’enfants.
Être curieux me réserve souvent de bonnes surprises. Mais parfois non. Tant pis.
Paru en poche le 06 juin 2024
10/18 Polar
480 pages | 9,60€