Depuis les cowboys fringants, on le sait : il n’y a pas que des chanteuses à voix chez nos cousins d’Outre Atlantique. Confirmation avec ce duo soyeux qui donne l’envie de prendre un avion pour le Canada. Essentiel dans notre sélection de disques à mettre dans les bagages
Oublions donc toutes ses chanteuses aux organes puissants venues du Québec. Regrettons toutes ses vilaines chansons pour supermarchés avec une voix qui tente de dépasser les sommets du Saint Elias.
Il y au Canada, des francophones qui pratiquent de la musique avec sincérité, intelligence et une envie qui déborde dans chaque note. L’hiver ne les congèle pas : la musique québécoise est bien vivante et quand elle arrive jusqu’à nos oreilles, c’est souvent une bonne surprise.
Tricot Machine réussit donc à traverser l’Atlantique et nous apporte de bonnes chansons françaises. C’est exotique. Cela fredonne avec ce doux accent chantant et ces drôles mots bizarrement employés (la neige crisse sous nos pieds). Le temps froid est souvent cité mais les paroles réchauffent.
Heureusement, il n’y a pas que cela. Catherine Leduc et Matthieu Beaumont sont deux petits malins qui jouent habilement avec les clichés de leur beau pays : on devine les peaux d’ours et les peaux de lièvre. Beau temps mauvais temps glisse sur un riff piqué au plus connu des Canadiens, Neil Young.
Ils brodent un sous texte concerné autour de l’écologie et la nature. Leurs textes se faufilent tout de même entre amertume, peur de grandir et beaucoup de rêves amoureux…
Sur des petits détails, le duo tisse des petites chroniques ordinaires. C’est là qu’il trouve des émotions justes et mélodiques. Il y a bien une ou deux titres maladroits, un peu trop » youkaïdiyoukaïada » mais l’ensemble tresse une jolie succession de morceaux intimes qui réconfortent. A redécouvrir en hiver, pour voir si ce disque est fait d’une laine si précieuse et chaude.
Sober & Gentle